O'Babeltut

Five days in march

FIVE DAYS IN MARCH
de Toshiki Okada, compagnie Chelfitsch

théâtre / danse (en japonais, surtitré français)

Voici précisément dix ans, Toshiki Okada créait la première version de Five Days in March, soit une tranche de vie quotidienne de la jeunesse japonaise – sa façon de parler, de bouger, de s’habiller, et surtout sa relative apathie – durant « cinq jours de mars » 2003, date du bombardement de l’Irak par les États-Unis. Il s’agissait alors pour Okada d’explorer, avec son écriture au cordeau et son sens chorégraphique de la mise en scène, le fossé entre une génération nippone indolente et le fracas du monde environnant.

Une décennie plus tard, le metteur en scène se tourne vers la jeunesse actuelle pour re-créer et « mettre à jour » son spectacle – avec une toute nouvelle distribution. Où il apparaît que oui, en quelques années, le pays et sa jeunesse ont bien changé, et avec eux le rôle que Toshiki Okada lui-même assigne à son art : non plus seulement témoin d’une époque, mais agitateur actif aux côtés de – et parfois contre – une société en pleine mutation.

Le mot du Babel
La découverte de deux pièces de Toshiki Okada sur la vie dans les entreprises nippones, en 2010, avait été pour nous une révélation. Son sens aigu de l’observation des rapports sociaux, avec autant d’humour, de finesse que de cruauté, sa mise en scène où les corps et l’espace parlent autant sinon plus que les mots et, enfin, l’engagement de ses acteurs/danseurs, nous avaient transportés.

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