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Dancer of the year

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DANCER OF THE YEAR

Trajal Harrell

En 2018, Trajal Harrell est désigné par le jury allemand de Tanz Magazine « Danseur de l’année ». À l’honneur qui lui est fait alors, il répond ici par un solo qui se veut à la fois un retour intimiste sur sa carrière de chorégraphe et interprète, autant qu’une réflexion critique sur l’histoire de la danse et la valeur que peut bien avoir ce genre de distinction.

Dans le solo Dancer of the Year, on voit l’artiste répéter des gestes afin de se les réapproprier, revisiter ses œuvres antérieures, et tenter d’en raviver la puissance – et peut-être un sens caché. Chorégraphe attentif à des influences diverses qu’il sait rendre étrangement proches – du populaire voguing new-yorkais au butô japonais en passant par la postmodern dance – Trajal Harrell met en scène, en mouvements et en question(s) une histoire troublante de la danse contemporaine. Où se télescopent, à travers des lieux et des temps hétérogènes, sa singulière identité, la représentation de cultures alternatives, et l’expression de voix plurielles. Danseur de l’année : le solo somptueux d’un corps multiple, pour une année qui n’a jamais vraiment commencé, et ne connaîtra jamais de fin…

Un danseur chorégraphe qui est passé par la Trisha Brown School, le CND et l’école de Martha Graham… Et qui danse l’histoire de la danse contemporaine avec toutes ces influences. On veut se laisser emporter..

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O HH O (BUS)

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O HH O
Mehdi Baki, Nicolas Fayol

à partir de 8 ans

C’est un duo de joueurs exténués qui se singent, s’imitent, s’émulent, paradent, se défient et se battent. Loin de triompher des attributs de la virilité, ils détournent tous les gestes avec douceur en faveur du jeu qui les a mis face à face, pour qu’il dure encore, qu’ils s’abîment à travers lui, et puisse devenir autre.

En écho à Bye Bye Myself, premier duo de Mehdi Baki et Nicolas Fayol, O H H O voudrait dépasser la quête du semblable, la tension fusionnelle poussée à son comble conduisant à une séparation. La chorégraphie emprunte au cinéma l’effet de montage. Des figures, des états d’âme et de corps, un semblant de récit, la possibilité d’un drame, la brutalité d’un visage, d’un rapport entre deux présences. Inéluctablement, ils rejouent la scène infernale, d’union et de séparation sous divers angles, sans début ni fin.

Le mot du Babel :
Entre hip hop, danse contemporaine, classique et acrobatie, le duo se joue de la tension fusionnelle poussée à son comble ! Usant de tous les registres pour une danse qui se consume… sans modération !

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Black Lights

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BLACK LIGHTS
Mathilde Monnier

Inspirée de faits réels, Black Lights est un spectacle-série-manifeste qui rend compte des violences faites aux femmes au quotidien. Cette création s’appuie sur une série choc intitulée H24 diffusée sur ARTE en 2021 sur une idée et une réalisation originale de deux cinéastes Valérie Urrea et Nathalie Masduraud.

Cette série met en scène 24 films courts et audacieux à travers 24 situations de la vie quotidienne d’une femme. Elle met en image ces 24 courtes histoires scénarisées qui proposent différents contextes de situations de violences quotidiennes faite aux femmes.

Parler, danser.
Le corps est mon sujet, le mouvement est mon objet. Je reste fascinée par la complexité de ce dont un corps en mouvement est capable : par la production d’une pluralité de sens et d’images, il produit de l’imaginaire, du politique, du sens, il est vecteur d’une immense possibilité allant du poétique au politique. 

J’ai choisi de retenir 11 textes de ce recueil, simplement parce qu’ils sont chargés d’une histoire de corps, 11 autrices pour une seule communauté de plateau entre danseuses, chanteuses et comédiennes, 8 artistes au plateau qui porteront ces paroles à la fois sœurs, témoins, partenaires de jeu, mais aussi 8 artistes qui porteront un rythme commun à travers des figures de chœurs, de groupe, de soutien, de danse. Dans l’introduction du recueil, il y a cette phrase des deux réalisatrices : « n’hésitez pas à vous emparer de ces paroles, elles sont fortes, ce sont les vôtres », je prends au mot cette main tendue comme un appel à un spectacle pouvant s’inventer et donner une autre vie à ces histoires qui mettraient en lien directement ce que ces textes font au corps. 
Une forme de relais pour dire encore, pour témoigner, pour continuer à poursuivre ce formidable coup de poing qui nous fait comprendre ces injustices. 
– Mathilde Monnier – 

Le mot du Babel

« Ce qui nous a donné envie de voir ce spectacle au-delà des violences faites aux femmes qu’il faut dénoncer, c’est aussi l’histoire de femmes puissantes et l’énergie de leurs libertés retrouvées »

 un article du journal Le Monde :
https://www.lemonde.fr/culture/article/2023/07/21/avec-black-lights-a-avignon-mathilde-monnier-donne-corps-a-la-rage-des-femmes_6182853_3246.html

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