Le Tartuffe
Guillaume Séverac-Schmitz
Créé en 1664, Tartuffe fut interdit pendant près de cinq ans, sous la pression de l’Eglise, avant de connaître un immense succès. Tartuffe, habile imposteur et faux dévot, gagne l’affection d’Orgon, prêt à lui léguer sa fortune et lui donner sa fille Mariane. Manipulé par l’hypocrisie et la fausse dévotion du Tartuffe, Orgon voit sa place de père vaciller.
Molière “has been” ? Avec brio, les 7 jeunes acteurs (moins de 30 ans) de la troupe éphémère du Théâtre de la Cité, démontrent bien au contraire combien le génie comique et la langue du dramaturge restent étonnamment modernes ! Avec un respect profond du texte, ils nous plongent dans cette crise familiale où la remise en cause du patriarcat et la question de la place des femmes résonnent avec notre actualité. Dans un tourbillon d’énergie et de spontanéité, les sept comédiens portent avec audace la vitalité de ce texte emblématique.
Sous cette mise en scène actuelle et inspirée, Guillaume Séverac-Schmitz donne une nouvelle jeunesse à cette comédie d’anthologie du répertoire classique et nous rappelle que Molière est bel et bien un auteur moderne. Il y raconte ainsi l’histoire d’une famille qui voit ses zones de faiblesses se fracturer et son équilibre anéanti par l’imposture ; une famille qui cherche à retrouver sa dignité et qui se bat pour faire triompher la vérité contre le fanatisme et l’aveuglement des Pères.
Molière est un moqueur aux griffes acérées, et cette pièce nécessite de la part du public une grande autodérision. Aujourd’hui encore, malgré le changement de mœurs, le public est prié de se moquer de lui-même, de sa propre famille qui ne va pas fort, d’un système patriarcal qui se casse la figure, de ses croyances, quelles qu’elles soient.
Laisser un commentaire