LA VIE QUE JE T’AI DONNEE
Luigi Pirandello / Jean Liermier
Avec La Vie que je t’ai donnée, écrite en 1923, Pirandello (prix Nobel de littérature en 1934) livre un récit bouleversant.
Le fils d’Anna est de retour mais, à peine rentré, il meurt subitement. Anna ne verse pourtant aucune larme, elle dit qu’il vit, qu’il reviendra, on la croit délirante. Et s’il suffisait « que la mémoire soit vivante pour que le rêve devienne vie » ?
Anna va jouer un rôle, faire jouer des rôles, créer une scénographie pour faire croire que son fils est toujours vivant… Le théâtre est ici une nécessité.
C’est très clairement une pièce lumineuse sur la vie, sur la façon dont nous appréhendons notre condition humaine. À un moment donné, Pirandello nous dit : « Qui sait ce qui se passe dans un lieu dont on est sorti ? »… Un tiroir s’ouvre, une chaise bouge, autant d’indicateurs de la présence du fils qui semble aussi vivant à sa façon. La pièce n’est pas mortifère, mais tournée vers la vie.
Le mot du Babel :
Comment ne peut-on pas être touché-e par ce sujet ; une mère qui perd son enfant ?!!!
Car finalement rien n’a changé. Elle l’attend et il vit en elle, tant qu’elle pensera à lui, à qui elle a donné la Vie. Ne jouant pas son rôle, son rôle de mère éplorée, on la dit folle… mais si elle avait raison ?
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