JE SUIS LE VENT
Jon Fosse / tg STAN / Maatschappij Discordia
Jon Fosse parle avec empathie et amour de ceux qui restent sur le bord de la route, de ceux qui ne veulent ni ne peuvent souscrire à l’idéal de bonheur par la réalisation de soi. » – Leif Zern
Deux hommes anonymes (appelés tout simplement l’Un et l’Autre) se retrouvent après plusieurs années, l’un d’eux étant parti il y a longtemps. Ils voguent ensemble sur l’océan à bord d’un voilier imaginaire. Conformément aux instructions de l’auteur « l’action aussi est inventée, imaginée, elle ne doit pas être accomplie, mais rester imaginaire. » Comme dans nombre d’autres œuvres de Fosse, le langage est extrêmement dépouillé : ce qui est tu a au moins autant d’importance que ce qui est dit. À nous – et aux acteurs – de combler les lacunes entre les paroles.
Le théâtre de Jon Fosse se refuse à l’explication comme à la métaphysique, il est dans l’incertitude du présent. Je suis le vent est un spectacle en marge de projets de plus grande échelle de tg STAN et Maatschappij Discordia. Damiaan De Schrijver et Matthias De Koning l’ont traduit du norvégien en compagnie de Maaike van Rijn et l’ont monté́ tout de suite. Il fallait des acteurs de leur trempe, des acteurs de métier, pour jouer ce texte sur la corde raide, et une grande amitié́ pour tenter la traversée.
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