L’HOMME DE HUS (à partir de 7 ans)
Camille Boitel / Compagnie l’Immediat
Au début des années 2000, Camille Boitel, alors à peine la vingtaine et déjà tous les talents (acrobate, jongleur, danseur, bidouilleur de génie) crée un spectacle qui le révèle au grand public : L’homme de Hus écume alors salles et festivals du monde entier, éblouissant et faisant rire aux larmes des milliers de spectateurs de tous âges. Avant que son créateur ne décide soudain de s’en défaire, comme on se sépare, à regret, d’une trop belle amitié.
« Ce spectacle, je m’étais promis de ne plus le jouer, explique Camille, par peur de le trahir, de m’habituer à le jouer, de le faire à moitié. C’est après quelques nuits d’insomnies à le rejouer dans les méandres de ma mémoire, dix ans après, que j’ai pris la décision brusque de le retrouver, sentant qu’il était une nourriture dont j’avais besoin artistiquement. Non pas la reprise d’un vieux spectacle, mais quelques traditions ancestrales, quelques poèmes préhistoriques encore à inventer. »
Aujourd’hui donc L’homme de Hus, improbable feu-follet vêtu d’une primitive robe de bure, revient à la lumière, telle une diva du ratage. Car chez Boitel tout rate, tout s’échappe, tout s’esquive – objets, éléments, et jusqu’à son propre corps – avec une constance et une application telle que ça en devient tout un art. Art du rire bien sûr, comme chez Buster Keaton ou Charlie Chaplin auxquels on pense irrésistiblement, et aussi art de vivre, comme chez Beckett quand il en appelle à la persévérance dans l’échec.
Rater mieux ? Oui, pour braver la fatalité des dieux, et lui résister mieux : telle est l’injonction joyeuse d’un simple mortel fermement résolu à ne rien lâcher.
Le mot du Babel
« Nous avions adoré l’Immédiat il y a quelques années, rebaptisé « le Grand Bazar » par un tout jeune adhérent enchanté… Nous vous emmenons découvrir les débuts de cet artiste un peu fou qui joue avec entre autres une centaine de tréteaux sur scène. »
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